La démocratie est un mode universel de désignation des dirigeants de tout pays moderne qui la revendique par le libre choix du peuple. Ce principe repose sur des règles, à savoir :
- Liberté de vote,
- L’égalité entre les citoyens
- L’alternance au pouvoir,
Toutes ces règles, pour être inviolables, sont inscrites dans la loi ou fixées carrément dans la Constitution. Dans une analyse sommaire de la situation socio-politique en Côte d’Ivoire, à partir de 2000, force est de constater que la démocratie n’a pas été clairement appliquée dans notre pays, malgré l’implication très active de la communauté internationale dans le processus.
1- Déni des conditions préalables à des élections démocratiques en 2010.
C’est le 7 août 1960 que l’indépendance de la Côte d’Ivoire, autrefois colonisée par la France, est proclamée. Avec comme premier Président de la République feu Félix Houphouët-Boigny. Ce dernier décède au pouvoir le 7 décembre 1993 et le président de l’Assemblée nationale de l’époque, Henri Konan Bédié, achève ce dernier mandat jusqu’en octobre 1995, date à laquelle une nouvelle élection présidentielle est organisée. Malheureusement, cette élection présidentielle ne verra pas la participation des principaux opposants de l’époque, le Premier ministre sortant, l’économiste Alassane Ouattara et l’opposant historique au parti unique mort en 1990, l’historien Laurent Gbagbo.
Malheureusement, en décembre 1999, le second mandat du président Bédié est interrompu par un coup d’État militaire. Ce coup d’État marque le début d’une longue série d’entraves à la démocratie accompagnées des pires violences et violations des droits de l’homme que la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens aient connues depuis cette date à ce jour.
En effet, la transition militaire se termine par une élection présidentielle somme toute démocratique, qui voit l’arrivée au pouvoir de M. Laurent Gbagbo, dans des « conditions calamiteuses », selon ses propres termes. Le général Robert Guéi, chef des putschistes, avait tenté d’arracher la victoire par la force ; que le peuple a refusé en descendant dans la rue, sacrifiant au moins trois cents vies humaines.
Ce chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo va donc affronter des obstacles de toutes sortes, avant de subir ouvertement les assauts d’une rébellion hyper armée en septembre 2002. C’est le vrai début de la crise post-électorale de 2010.
C’est donc sans avoir procédé au désarmement préalable que l’élection présidentielle aura finalement lieu en octobre 2010 ni la certification du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, M. Yuan J. Shoi, qui n’a pas daigné soulever cette condition préalable. Et le reste n’a pas manqué : les deux candidats du second tour, Gbagbo et Ouattara vont se déclarer vainqueurs de l’élection, plongeant le pays dans une quasi-guerre civile totalisant officiellement au moins trois mille morts.
2- Les responsabilités indéniables de la France dans la crise ivoirienne.*
Pourquoi la France doit-elle être considérée comme la première responsable de l’effondrement démocratique que nous avons constaté en Côte d’Ivoire depuis la crise post-électorale de 2010 à ce jour ?
Parce qu’au regard de ce que représente ce pays, notamment d’un point de vue économique, en Afrique de l’Ouest et pour la France, les autorités françaises se sont toujours impliquées dans la gestion des situations de crise qui secouent ce pays subsaharien car la France a tellement beaucoup d’intérêts très importants dans notre pays. Cela se comprend aisément par la présence à Abidjan jusqu’ici du 43e bataillon d’infanterie militaire d’Abidjan (43e Bima). Chaque fois qu’une situation de crise s’est présentée en Côte d’Ivoire, la France s’en est toujours montrée extrêmement préoccupée, s’invitant parfois à la recherche de solutions.
De plus, sur la base de cet accord, qui viole la Constitution ivoirienne, la France prendra l’initiative au Conseil de sécurité de l’ONU des résolutions 1633 et 1721 affaiblissant le pouvoir de Gbagbo.